DESSERTE MARITIME DU NORD DE L’ÎLE DE RÉ
ENQUÊTE AU PARKING DU PHARE DES BALEINES

L’OBJECTIF DE L’ENQUÊTE

   Face à cette double problématique, le transport routier, qu’il soit commun ou individuel, n’apparaît pas en mesure, seul, d’améliorer sensiblement cette situation. L’AVSCB, dont l’objet social est la valorisation de St-Clément-des-Baleines et le bien-vivre de ses habitants, a souhaité engager l’exploration d’une desserte maritime entre l’agglomération rochelaise et le nord de l’île de Ré. Bien sûr, pour une île rattachée au continent par un pont, une ligne maritime ne saurait prétendre se substituer au transport routier, individuel et en commun. En revanche, en ôtant une fraction du trafic, même marginale au vu de l’ensemble des circulations dans l’île, la liaison maritime pourrait y améliorer les déplacements aux moments critiques. En effet, on sait que la bascule, entre un trafic routier dense mais encore fluide et une circulation franchement saturée, dépend d’un faible pourcentage de véhicules surajoutés. L’enquête que notre association a réalisée au parking du phare des Baleines vise à évaluer la fréquentation potentielle d’une navette maritime assurant la liaison entre le quai de la Médiathèque au port de La Rochelle (avec  escale  au  Belvédère ?) et la pointe des Baleines.       AVSCB – Association pour la valorisation de Saint-Clément-des-Baleines avscb.ile2re@gmail.com 

 

LES MODALITES DE L’ENQUÊTE

   L’enquête a été faite par des adhérentes et adhérents de l’AVSCB et d’autres associations du  nord de l’île, la bibliothèque La Baleine, le tennis-club du Bout de l’île ; et des amis de passage. Les enquêtrices et enquêteurs se sont relayés par créneaux de 2h15, entre 9h30 et 18h30 généralement. L’enquête a comporté 5 journées de prises de données : 

  • samedi 22 mai (week-end de Pentecôte ; péage à 8 €)
  • dimanche 11 juillet (vacances scolaires d’été ; péage du pont à 16 €)
  • samedi 14 août (jour de départ des séjournants ; péage à 16 €)
  • dimanche 12 septembre (hors vacances ; péage du pont à 8 €)
  • dimanche 10 octobre (hors vacances)

 Nous avons annulé la prise de données du samedi 19 juin initialement programmée en raison de l’élection départementale. Une personne a été postée à proximité de l’entrée/sortie du parking. Cela a permis de compter tous les véhicules empruntant le parking et donc le nombre total de groupes de visiteurs. Deux, trois ou quatre personnes selon les créneaux ont été placées entre le parking et le site du phare, sur le chemin d’accès. Tous les groupes de visiteurs ont ainsi été abordés. Deux panneaux portant une information illustrée synthétique sur l’idée de navette maritime ont été disposés de part et d’autre du chemin d’accès à l’endroit où les enquêtrices et enquêteurs intervenaient.

 


Une  seule question  a été  posée :  « Avez-vous franchi  le pont de Ré  aujourd’hui ? »  Et  si  oui : « Le repassez-vous ce soir ? » À toute réponse positive notée, le nombre de personnes du groupe a été noté à côté. Ce questionnement direct et systématique a permis : 

  • de dénombrer les groupes (voitures) qui ont fait l’aller-retour entre le continent et le site du phare dans la journée. Et d’en déduire le pourcentage par rapport au total des voitures entrées dans le parking ;
  • de dénombrer les personnes que ces groupes ont représenté.

Ces visiteurs dénombrés qui ont fait l’aller-retour dans la journée seraient potentiellement susceptibles d’emprunter la navette maritime entre La Rochelle et la pointe des Baleines ; et alléger d’autant le trafic routier.

   LA SYNTHÈSE ET L’INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS  Le tableau ci-dessous donne la synthèse des résultats en matière de pourcentage de véhicules faisant l’aller-retour continent/phare des Baleines dans la journée et de nombre de personnes  que cela représente. (voir résultats journée par journée en annexe) 

DatesNombre de voituresNombre de  visiteurs à la journée
entrées au parkingfaisant l’aller-retour dans la journée continent/phare
nombrepourcentage
samedi 22 mai (week-end de pentecôte ; péage 8€)87416519%392
dimanche 11 juillet (vacances scolaires ; péage 16€)65229545%924
samedi 14 août (jour de départ ; péage 16€)46915132%471
dimanche 12 septembre (hors vacances ; péage 8€)85439446%874
dimanche 10 octobre (hors vacances)60634857%912

 LES GRANDS ENSEIGNEMENTS Les chiffres relevés les jours de prises de données montrent que la proportion de véhicules qui font l’aller-retour dans la journée est toujours significatif bien que très variable. La fréquentation insulaire de Pentecôte (samedi 22 mai) est une fréquentation de week-end et de séjour court et peu de visite à la journée (19%) tant on s’attend à des difficultés pour sortir de l’île, voire pour y entrer et y circuler.

Celle de l’arrière-saison (dimanche 10 octobre) est largement représentée par les visiteurs à la journée (57%), les hébergements de plein air étant fermés et la demande en séjour étant faible. Le nombre de visiteurs à la journée, qui seraient susceptibles d’emprunter une navette maritime, s’approche du millier de personnes les jours de grande affluence. Le(s) bateau(x) assurant la liaison pourrait(ent) connaître un remplissage satisfaisant. Pour les visiteurs qui nous ont demandé la raison de l’enquête, l’idée de desserte maritime exposée à partir des panneaux mis en place, a quasi-unanimement été très bien reçue. PLUS EN DÉTAIL … Les résultats journée par journée issus des fiches annexées permettent de préciser les grands enseignements. 1/ Le rodage de l’enquête. La prise de données du 22 mai, la première, est moins complète que les suivantes : enquêtrices et enquêteurs en nombre insuffisant pour certains créneaux au vu de l’affluence, arrêt de l’enquête trop tôt (17h). Cela ne change pas les ordres de grandeurs mais nous a amenés à ajuster notre intervention : mobilisation accrue et meilleure répartition des personnes, allongement de la période horaire d’enquête, (9h30 – 18h30 au lieu de 9h – 17h). 2/ L’incidence de la météo. Notre prise de données du samedi 14 août s’est faites un jour de très beau temps et un après- midi très chaud (28°) qui venait après une période de plusieurs jours ventés et très frais. « Normale » le matin, l’affluence s’est considérablement affaissée l’après-midi. Nous avons d’ailleurs interrompu notre enquête à 17h30 au vu de la faiblesse des arrivées alors qu’elle était prévue jusque 18h30. Trois jours plus tard, avec le mauvais temps du mardi 17 août, on a pu remarquer une très forte fréquentation du site (débordement du stationnement sur toutes les voies « proches »). Dans l’après-midi, un dysfonctionnement à la caisse et/ou à la barrière du parking a provoqué un  grand désordre à sa sortie, désordre sans doute amplifié par le très grand nombre de visiteurs. 3/ L’incidence de la rotation des séjournants. Les samedis de la période estivale pendant lesquels se fait une part importante de la rotation des séjournants, semble avoir une double incidence et ce serait le cas de notre prise de données du samedi 14 août : 

  • la fréquentation globale est plutôt faible (469 entrées au parking) du fait des départs et arrivées ces samedis ;
  • le taux de visiteurs à la journée est faible lui aussi (32%) sans doute lié à la crainte de difficultés de circulation tant à l’entrée qu’à la sortie de l’île dans une période où le péage du pont est à son prix haut.

 4/ L’arrière-saison et le tarif du péage du pont. Notre prise de données du dimanche 12 septembre a été marquée par une grande affluence post haute saison estivale (854 entrées au parking) et par un taux de visiteurs à la journée élevé de

46%. Nombre de remarques nous ont été faites que le péage était revenu à son tarif hors saison de 8€. L’affluence générale moindre que celle des vacances scolaires et l’abaissement du coût du péage motivent probablement les visites de l’île à la journée. C’est aussi lors de cette prise de données du dimanche 12 septembre que l’on a observé les temps de stationnement les plus longs au parking du phare, à l’heure du déjeuner. 5/ L’occupation du parking du phare. L’occupation du parking du phare n’a pas réellement d’intérêt direct pour notre enquête « desserte maritime ». Le rapprochement des comptages entrées et sorties que nous avons faits pour les besoins de notre enquête nous renseigne par ailleurs : 

  • l’occupation maximale des emplacements a été de 240 le 22 mai et de 213 le 12 septembre ; elle n’a été que de 122 le 14 août
  • le temps de stationnement moyen n’excède par 3 heures (le 12 septembre) ; il est plus généralement de 1h30 à 2h30 et souvent moins en période matinale.

 6/ Les limites des résultats de notre enquête. Le regard que nous avons porté sur la fréquentation du parking va de l’avant-saison à l’arrière- saison, soit sensiblement la moitié de l’année. L’autre moitié aurait un tout autre visage. Ce que nous avons identifié, avec sérieux mais de manière fragmentaire, ne peut être étendu sans précautions. Si la fréquentation du site du phare est importante tous les jours de la semaine en haute saison, il n’en est pas de même en avril ou en octobre. Nous avons vu que nombre de facteurs jouent sur la fréquentation du site et donc sur celle potentielle d’une desserte maritime. Nous ne sommes pas en capacité de tous les appréhender. 

Notre enquête apporte cependant des données qui, si elles ne sont pas suffisantes, permettent quand même de considérer que cette idée de desserte maritime mérite d’être approfondie, avec les moyens adéquats que les institutions pourraient mobiliser.