Une desserte maritime pour le nord de l'île de Ré

Pourquoi choisir d'accoster à la Conche des Baleines ? 

  • Lieu « idéal » pour les visiteurs du phare

Le phare des Baleines est la destination première, souvent le motif-même, de la venue sur l’île et dans le nord. Une liaison La Rochelle - Ré qui aboutirait à la Conche des Baleines, non loin du Phare, serait particulièrement motivante pour les visiteurs à la journée : « promenade » en mer (pertuis Breton), temps de parcours connu, évitement des encombrements routiers, liaisons douces en relais pour découvrir le canton nord …

La liaison serait également profitable pour l’ensemble de l’île : nombre de visiteurs du site du phare font l’aller-retour dans la journée depuis le continent. Ôter une fraction notable du trafic routier contribuerait à la fluidification du trafic dans son ensemble.

Avec une implantation à la Conche, les trois communes du nord de l’île bénéficieraient toutes d’un accès aisé et pas trop éloigné de la liaison maritime (Les Portes 4 km ; St-Clément 2 km ; Ars 5 km). Cette localisation offrirait à leurs résidents un temps de parcours garanti pour aller vers le centre de La Rochelle et en particulier vers la gare SNCF, une donnée fort appréciable en périodes de forte affluence touristique.


  • Le futur quai d’accostage en lieu et place de l’ancienne jetée brise-lames

L’ancienne jetée de la Conche a été construite à l’extrémité sud-est de l’estran rocheux de la pointe des Baleines, côté pertuis Breton (sensiblement au droit de la descente à bateaux actuelle) pour bénéficier d’une assise stable. Longue de près de trois-cent-cinquante mètres, elle a été réalisée pour qu’accostent les navires qui ont approvisionné le chantier de construction du phare des Baleineaux, au milieu du 19ème siècle.


Cette jetée dite par la suite "jetée brise-lames" a existé une centaine d’années, bien qu’elle ait commencé à se dégrader dès le début du XXe siècle, son entretien ayant été rapidement négligé, une fois la construction du phare des Baleineaux achevée. Elle a totalement disparu au cours de la seconde guerre mondiale et ne laisse entrevoir maintenant que quelques traces de sa base.

Le vieux quai de la Conche en 1900

Cette antériorité est à porter à son crédit pour un ouvrage futur. D’ailleurs, une étude assez récente, menée en vue de son éventuelle reconstruction, a conclu que l’emplacement et la géométrie de l’ancienne jetée brise-lames constituaient des caractéristiques très pertinentes et optimales pour un nouvel ouvrage d’accostage.

 

  • La protection du cordon dunaire, conséquence bénéfique du futur quai d’accostage.

La protection du cordon dunaire constituerait un intérêt complémentaire considérable attaché au nouvel ouvrage d’accostage réservé à la desserte maritime. Celui-ci intercepterait les courants côtiers, à l’origine du transport du sable de la pointe des Baleines vers le banc du Bûcheron et enrayerait ainsi le recul du trait de côte.


Durant l’existence de la jetée brise-lames originelle, et tant qu’elle n’a pas été trop abîmée (jusque vers 1920), le trait de côte est resté stable. Depuis cette époque, les Villageois ont observé une érosion permanente du cordon dunaire. Les services locaux de l’État, Ponts et Chaussées puis Équipement, ont alerté régulièrement sur la nécessité de maintenir puis de reconstruire cette jetée brise-lames pour protéger les villages.


Aujourd’hui, le cordon dunaire est extrêmement fragilisé dans le secteur « Solitude – Pas de Zanuck », secteur qui profiterait le mieux de l’abri du futur quai d’accostage.


Le risque associé à une rupture localisée du cordon dunaire dans ce secteur est double :

celui de la submersion du territoire communal de Saint-Clément, à proximité de lieux habités, et ses conséquences multiples,

et celui de la destruction d’une section de la route départementale 101, destruction conduisant à une interruption de la continuité territoriale et à l’isolement du village des Portes-en-Ré.

 Cette idée de desserte maritime fait suite à l’exploration par le CÉSIR –conseil économique et social de l’île de Ré-, en 2017, des conditions de faisabilité d’une navette maritime La Rochelle - Ré et à une orientation contenue dans le Plan global des déplacements –PGD de l’île de Ré, approuvé par la communauté de communes en 2013.

Une propulsion « propre » ; Des bateaux de divers types

Le transport maritime de passagers, effectué généralement encore aujourd’hui avec des bateaux à propulsion Diesel /gazole, est grand émetteur de gaz à effet de serre. Pour la desserte maritime du nord de l’île, il conviendrait de s’engager sur une propulsion « propre », de type électrique ou hydrogène.

Au vu des usages attendus de la desserte maritime, deux types de bateaux pourraient assurer la liaison La Rochelle – Ré.

  • Des bateaux « classiques »

Pour acheminer les visiteurs à la journée, des bateaux d'une centaine de places s’avèrent nécessaires. La compagnie, Croisières Inter-îles, qui effectue depuis 2019 une liaison estivale La Rochelle – Saint-Martin, serait, par exemple, à même de répondre à ce besoin.

L’accostage direct à la Conche pourrait aussi favoriser une ligne directe Vendée – Pointe des Baleines, là encore effectuée par Croisières Inter îles, ou toute autre compagnie.

  • Des bateaux « rapides »

Ces bateaux seraient plutôt tournés vers le service aux résidents du nord de l’île et aux travailleurs des entreprises artisanales qui attendent avant tout un temps de parcours réduit.

Il n’existe pas de compagnie locale actuellement équipée de ce type de navire mais on peut penser que les opérateurs du transport maritime seraient en capacité de s’y intéresser dès que l’opportunité s’en fera jour.


Ces deux types de bateaux ne seraient pas exclusifs l’un de l’autre. Au contraire, ils apporteraient des services bien différenciés et complémentaires, au plus grand bénéfice de la desserte maritime et du désengorgement des routes départementales.

Des équipements et services complémentaires nécessaires

Des aménagements et équipements connexes à la desserte maritime elle-même permettraient d’amplifier son intérêt.

  • Le pôle multimodal de la Conche

 Arrivés à la Conche, les visiteurs et les résidents trouveraient des moyens de locomotion leur permettant, de découvrir le nord de l’île pour les premiers, de rejoindre leur résidence ou leur lieu de travail pour les seconds : 

  • un réseau de navettes terrestres, en correspondance avec les arrivées/départs des bateaux, vers Les Portes-en-Ré, le Phare, St-Clément-des-Baleines et Ars-en-Ré,
  • un dépose-minute pour accès automobile,
  • un abri à vélos sécurisé,
  • un service de location de cycles.
  • Le pôle multimodal du Belvédère

 Le site du Belvédère est parfaitement placé pour assurer les échanges entre automobiles, vélos et bus de l’agglomération rochelaise d’une part, bateaux de la desserte maritime de l’île d’autre part. Cette escale serait particulièrement bienvenue pour les automobilistes de provenance « lointaine » et surtout pour les Rochelais travaillant dans le nord de l’île. Ce pôle d’échanges multimodal devrait comporter : 

  • le parking actuel (sécurisé ?) dont la capacité serait très largement augmentée,
  • un abri à vélos sécurisé,
  • un quai bus, au plus près de l’embarcadère,
  • un quai d’accostage dédié à la desserte maritime du nord de l’île, voire également à un navire transbordeur vers l’embarcadère de Sablanceaux

 Parallèlement, l’irrigation de ce pôle d’échanges par les réseaux de bus et pistes cyclables de l’agglomération rochelaise mériterait d’être adaptée. 

  • Au ponton de la médiathèque

 La desserte maritime du nord de l’île trouverait son autre extrémité au ponton de la médiathèque de La Rochelle, proche à la fois du centre ville et de la gare ferroviaire. Pour autant, des équipements et services permettant des échanges intermodaux accrus devraient y être développés ou créés : 

  • la disponibilité de véhicules « autolib » augmentée,
  • la disponibilité « vélib » nécessaire,
  • un abri à vélos sécurisé.


Des conséquences à appréhender, des développements à imaginer  

La projection d’une liaison forte entre le nord de l’île avec l’agglomération rochelaise invite l’ensemble des responsables locaux et des citoyens à réfléchir à ce qu’une telle infrastructure peut entraîner comme transformations économiques et territoriales. Un début d’inventaire listerait les éléments suivants, qui nécessitent bien évidemment d’être développés : 

  • soutien aux activités commerciales existantes du pôle du phare,
  • diversification de l’offre de services dans la zone large du phare,
  • développement de produits touristiques spécifiques autour de l’idée « week-end au nord de Ré »,
  • facilitation des recrutements de main d’œuvre pour les entreprises commerciales et artisanales,
  • « rapprochement » du nord de l’île des services de l’agglomération rochelaise,
  • zone résidentielle ouverte aux travailleurs rochelais et revitalisation des villages,
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